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Ma Pitite Page

Écriture, partage et poème. Simple et en même temps complexe.

Le masque coloré 3

Je dus nettoyer le sang qui partait difficilement. Je frottais et frottais en souhaitant que mon mal de tête s'atténue en vain. Mes mains tremblaient sur le chiffon mouillés de liquide rouge et de pellicules brillantes quand soudain, je me levais à mon insu, ouvrais la fenêtre et contre toute attente je balançais le chiffon sans ménagement. Puis, perdant de nouveau le contrôle de mon corps fragile et tremblant, je pris le jeune chat et je le posais sur le rebord de la fenêtre. Je savais ce qui allais se passer et je luttais contre moi-même pour arrêter ce manège démoniaque. La seule phrase qui me vint à l'esprit fut: arrête cette attraction, ce jeu mené par un diable inconnu. Tu peux résister, tu es fort. Arrête cette attraction, cette tromperie arbitré par un quelconque démon. Tu peux le contrer, tu es malin; plus que lui.

Je restais bloqué, statique près de la fenêtre en observant le chat à travers des yeux qui n'étaient pas miens. La petite bête s'avança du rebord et ma main gauche bougea sans réfléchir. Elle prit le chat qui fut hébété par mon geste et ce bras maudit jeta violemment la petite chose sur la route en contrebas. La suite fut évidente. Le chat retomba lourdement sur ses pattes au milieu de la rue et le trafic routier s'occupa d'achever le chat légèrement blessé par la chute. Je fus si choqué que l'idée de sauter à mon tour me traversa l'esprit. Je ne le fis pas car je n'avais pas encore retrouvé le plein contrôle de mon âme et de mon corps. Seules mes pensées étaient libres. L'étau se desserra de mon être et me permis de lancer un soupir lasse et nerveux. Ce n'était pas fini je le savais même si j'étais d'une nature optimiste, je savais que les chances que ce genre de scènes recommencent étaient fortes ! Je m'assis sur mon lit défait, je mis ma main rouge de sang sur mon visage et mes cheveux d'un brun terne et mes coudes sur mes genoux chancelants. Je respirais bruyamment et j'entendis ma mère m'appeler pour savoir si tout allait bien. Je ne répondis pas et elle entra sans toquer à ma porte.

Ma mère était une femme avec une silhouette élancée qui prenait soin d'elle. Ses cheveux châtains étaient très beaux et je ne savais pas pourquoi mais ils me rappelaient l'automne. Elle avait un nez quelque peu imparfait mais il était mignon et ses pommettes étaient si roses que les gens ne remarquaient pas cette imperfection naturelle. Sa bouche était ni fine ni pulpeuse. Elle s'adaptait à tous les rouges à lèvres existant. Malgré de petites rides apparentes, son visage restait délicat et doux. Elle me rassurait quand j'avais des problèmes et me consolait et c'est ce qu'elle fit ce jour-là.

Quand elle ouvrit la porte en bois de ma chambre, elle balaya la pièce du regard et elle crut un instant faire face à un ouragan. Son visage attendrissant se tournait vers moi et un rictus de dégout passa sur son visage.

"- Que t'es-t-il arrivé?" dit-elle simplement, en masquant ses expressions d'horreur et d’affolement.

Je restais figé tel une statue sur son socle. Ma protectrice s'approcha puis se ravisa quand elle vit mon visage. Elle aussi voyait que ce n'était pas le mien. Sa main se posa sur ses lèvres, ses yeux s'ouvrirent en grand et elle resta elle aussi sans mouvement, désagréablement choqué. Où était passé son fils adoré? Cette question traduisait parfaitement son expression actuelle.

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